Accident en covoiturage (Blablacar) : indemnisation passager / conducteur ?



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❓ Accident en covoiturage (BlaBlaCar) : qui indemnise le passager et le conducteur ?

1) En tant que passager, suis-je indemnisé quoi qu’il arrive ?
Oui, en principe. La loi Badinter protège les non-conducteurs (passagers). Vous êtes indemnisé par l’assureur du véhicule responsable (voiture covoitureur ou tiers), sauf faute inexcusable de votre part, cause exclusive de l’accident (cas très rares).

2) Qui paie l’indemnisation du passager en pratique ?
Conducteur covoitureur en tort → son assureur RC auto indemnise le passager.
Tiers responsable → l’assureur du tiers indemnise.
Responsabilités partagées → les assureurs se répartissent mais le passager perçoit l’intégralité de son indemnisation (statut non-conducteur).

3) Et le conducteur, à quoi a-t-il droit ?
• Si un tiers est en tort → indemnisation par l’assureur du tiers (droit commun).
• Si le conducteur est en tort → ses propres blessures relèvent de sa garantie du conducteur (contrat auto) ou d’une GAV, selon plafonds et exclusions.
Dommages matériels (véhicule) → garanties dommages (tous risques, collision) éventuelles de son contrat.

4) Le covoiturage change-t-il quelque chose aux assurances ?
Le covoiturage « à prix coûtant » (partage de frais, sans profit) est en principe couvert par une RC auto standard.
⚠️ Si l’activité devient rémunérée (profit) ou quasi-professionnelle, l’assureur peut refuser la garantie (usage non conforme). Toujours respecter les CG de la plateforme et les conditions du contrat auto.

5) Quelles démarches après l’accident (passager & conducteur) ?
• Sécuriser / secours si besoin, constat (photos, plaques, témoins), coordonnées et assureurs des véhicules.
Certificat médical initial, conserver toutes les factures/déplacements/arrêts de travail.
• Déclarer rapidement à l’assureur concerné (et via l’app de la plateforme si prévu).
• Si offre insuffisante : médecin de victimes, contre-expertise, avocat.

6) Quels postes de préjudices sont indemnisés (Dintilhac) ?
Extra-patrimoniaux : souffrances endurées (1/7→7/7), DFP/AIPP, esthétique, sexuel, agrément, moral.
Patrimoniaux : frais médicaux restants, frais divers (déplacements, garde d’enfants), pertes de revenus, incidence professionnelle, aide humaine, appareillages, aménagements (logement/véhicule).

7) Et si le responsable prend la fuite ou n’est pas assuré ?
Déposez plainte. Pour les dommages corporels, le FGAO peut intervenir (responsable non assuré/inconnu). La plateforme peut fournir des éléments de trajet utiles (messages, réservations).

8) Les passagers peuvent-ils activer d’autres assurances ?
Oui : GAV personnelle, assurance carte bancaire (si le trajet a été payé ainsi), protection juridique pour la gestion du dossier. Ces garanties sont complémentaires au droit commun (vérifier plafonds et non-cumul).

9) Délais & réflexes pour maximiser l’indemnisation
Déclarer vite (souvent 5 jours ouvrés).
• Garder toutes les pièces (soins, frais, salaires).
• Se faire assister d’un médecin-conseil de victimes pour l’expertise.
• En Badinter, l’assureur doit présenter une offre dans les 8 mois après l’accident (sauf impossibilités justifiées).

10) Clauses/exclusions à surveiller côté conducteur
Garantie du conducteur : plafond, barème d’IPP interne, franchise, exclusions (alcool/stupéfiants, défaut de permis, usage non déclaré, activité assimilable VTC).
Veiller à ce que le covoiturage reste un partage de frais sans bénéfice.


Article et FAQ rédigés par l’AIVF, association reconnue par la Sécurité routière.

Accident en covoiturage (Blablacar) : qui indemnise le passager… et le conducteur ?

Le covoiturage est devenu un réflexe pour des millions d’usagers. Mais que se passe-t-il en cas d’accident pendant un trajet partagé (BlaBlaCar ou autre) ? Qui indemnise le passager blessé ? Et le conducteur qui a pris son véhicule pour rendre service ? Voici un guide clair, fondé sur la loi Badinter (5 juillet 1985) et les règles d’assurance auto en France.


1) Principe de base : la loi Badinter protège les passagers

  • Le passager d’un véhicule terrestre à moteur est toujours indemnisé, qu’il s’agisse d’un covoiturage ou non.

  • L’indemnisation est versée par l’assureur du véhicule impliqué (le plus souvent celui du conducteur du covoiturage), puis l’assureur se retourne, si besoin, contre le réel responsable (autre automobiliste, etc.).

  • Le passager n’a pas à prouver une faute pour ses préjudices corporels (frais médicaux, pertes de gains, souffrances endurées, séquelles, etc.).

👉 Conclusion : le passager covoituré n’est pas “mal couvert”. Il bénéficie du même niveau de protection qu’un passager classique.


2) Assurance auto et covoiturage : ce qui est (généralement) prévu

La quasi-totalité des contrats assurance auto “usage privé” autorisent le covoiturage sans surprime, tant que :

  • il s’agit d’un partage de frais (le conducteur ne fait pas de bénéfice),

  • le trajet reste non professionnel (hors activité de transport rémunéré).

Ce que couvre l’assurance du conducteur :

  • Responsabilité civile (obligatoire) : indemnise les passagers et les tiers blessés ou leurs dommages matériels si le conducteur est responsable.

  • Garanties dommages (si souscrites) : réparent son véhicule et couvrent ses propres blessures (via garantie conducteur), selon les options du contrat.

💡 Astuce : vérifier que le contrat mentionne explicitement que le covoiturage est autorisé. La plupart des assureurs le précisent désormais.


3) Scénarios fréquents et qui paie quoi

A. Le conducteur covoiturage est responsable

  • Passagers : indemnisés par l’assureur du conducteur (RC auto).

  • Conducteur : ses propres blessures ne sont indemnisées que s’il a une garantie conducteur (souvent plafonnée). Son véhicule est réparé s’il a une garantie dommages collision / tous risques.

B. Un tiers est responsable (autre voiture, camion, etc.)

  • Passagers : indemnisés par l’assureur du véhicule des passagers (indemnisation Badinter “par l’avant”), puis recours contre l’assureur du tiers fautif. Pour le passager, ça ne change rien au niveau de droit.

  • Conducteur : son véhicule et ses blessures sont pris en charge par l’assureur du tiers (ou par ses propres garanties si plus rapide/pratique, avec recours ensuite).

C. Délit de fuite ou responsable non identifié / non assuré

  • Passagers et conducteur : intervention du FGAO (Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires) pour les préjudices corporels et, sous conditions, matériels.

  • Démarches spécifiques (plainte, témoignages) indispensables — voir check-list ci-dessous.

D. Accident “sans collision” (perte de contrôle, animal sauvage, trou de la chaussée)

  • On retombe sur l’assureur du véhicule transporteur (RC pour passagers) et/ou sur un tiers responsable (collectivité, entreprise de travaux) si la preuve de la faute est rapportée.


4) Particularités “plateformes” (BlaBlaCar…)

Les plateformes de covoiturage ne sont pas des transporteurs : elles mettent en relation.

  • Elles peuvent proposer des garanties additionnelles (assistance, sécurités, parfois assurance complémentaire “trajet”), mais le socle d’indemnisation reste celui de l’assurance auto du conducteur + loi Badinter.

  • Le fait que le trajet soit “réservé” via une appli ne change pas la responsabilité civile automobile.


5) Droits du passager : quels préjudices indemnisés ?

  • Corporels : dépenses de santé, pertes de revenus, incidence professionnelle, souffrances endurées, préjudice esthétique, d’agrément, DFP (déficit fonctionnel permanent), aide humaine, aménagement logement/auto, etc.

  • Matériels : objets personnels abîmés (téléphone, ordinateur, lunettes, prothèses), frais divers (déplacements, parking hôpital, garde d’enfants…).

  • Indemnisation intégrale (hors fautes inopposables au passager, très rares).


6) Droits du conducteur : ce qu’il faut vérifier

  • Garantie conducteur : plafond (souvent 200 000 à 1 M€), exclusions (alcool, stupéfiants, refus d’obtempérer…).

  • Dommages tous risques : franchise, vétusté, valeur de remplacement.

  • Assistance : véhicule de remplacement, remorquage, rapatriement passagers.

  • Protection juridique : utile pour contester une offre ou financer une contre-expertise médicale.


7) Démarches immédiates après l’accident (check-list)

  1. Sécurité / secours : 112 si besoin.

  2. Constat amiable (avec le tiers s’il y en a un) + photos, position des véhicules, météo, témoins.

  3. Coordonnées : conducteur, passagers, plaques, assureurs, n° de contrat.

  4. Déclaration à l’assureur du conducteur sous 5 jours (2 jours en cas de vol).

  5. Médecin dans les 24–48h (traumatismes, coup du lapin) + conserver tous les justificatifs (ordonnances, arrêts de travail, examens).

  6. Si délit de fuite / non assuré : plainte et saisine FGAO (au plus tôt).


8) Questions fréquentes

Le passager doit-il payer quelque chose ?
Non. Il est indemnisé par l’assureur du véhicule dans lequel il se trouvait (ou par le FGAO).

Le partage de frais peut-il faire “tomber” l’assurance ?
Non, tant qu’il n’y a pas de bénéfice et que l’usage reste privé. Le transport onéreux déguisé (bénéfice régulier) peut poser problème : à éviter.

Et si le passager est membre de la famille du conducteur ?
La RC auto couvre aussi les passagers familiaux. Seule nuance : pour les dommages matériels au véhicule, cela dépend des garanties souscrites.

Un passager sans ceinture peut-il voir son indemnisation réduite ?
Oui, une faute du passager (ex. non-port de ceinture) peut réduire son indemnisation, selon les circonstances et le lien avec les blessures.


9) Modèle court : courrier de demande de provision (passager)

Objet : Accident en covoiturage du [date] – demande de provision
Madame, Monsieur,
Je suis passager victime de l’accident survenu le [date] à [lieu], véhicule assuré chez vous sous le n° [contrat].
Conformément à la loi du 5 juillet 1985, je sollicite le versement d’une provision afin de faire face à mes frais (soins, déplacements, perte de revenus).
Vous trouverez ci-joints : certificat médical initial, arrêts de travail, justificatifs de dépenses et témoignages.
Merci de bien vouloir me confirmer la désignation d’un interlocuteur et le calendrier de l’expertise médicale.
Veuillez agréer…
[Nom – coordonnées – IBAN]


10) Conseils pratiques pour conducteurs et passagers

  • Avant de partir :

    • Conducteur : vérifier contrat, garantie conducteur, assistance, carte verte.

    • Passagers : photographier plaque / carte verte et garder le parcours (appli).

  • Après l’accident :

    • Éviter les déclarations hâtives / fautes reconnues. Rester factuel dans le constat.

    • Pour des blessures réelles : expertise médicale contradictoire (avec médecin-conseil de victimes) recommandée avant toute transaction.

  • En cas d’offre insuffisante :

    • Activer protection juridique, demander contre-expertise, saisir le juge des référés pour une provision si nécessaire.


À retenir

  • En covoiturage, le passager est pleinement protégé par la loi Badinter : il est indemnisé quoi qu’il arrive.

  • Le conducteur est couvert vis-à-vis des passagers par sa RC auto, mais doit veiller à ses propres garanties (conducteur + dommages).

  • Délit de fuite / non assuré : dossier FGAO.

  • Soigner les preuves et le parcours médical est la clé d’une indemnisation juste.