Psychoses post-traumatiques
Les véritables psychoses post-traumatiques sont exceptionnelles. L’origine traumatique de la démence précoce (schizophrénie) est le plus souvent rejetée. Quant à la psychose maniaco-dépressive, son origine traumatique n’est jamais admise. Mais le traumatisme peut déclencher une poussée et parfois même révéler la maladie. L’expert doit s’attacher à dépister une éventuelle atteinte organique post-traumatique (hydrocéphalie, atrophie).
Démence post-traumatique
Le taux peut atteindre 100 % d’AIPP ou de DFP.
Epilepsie post-traumatique
La prudence s’impose avant d’affirmer le diagnostic d’épilepsie et de l’attribuer à un traumatisme cranio-encéphalique. Le diagnostic repose sur un élément unique, exclusivement clinique et rigoureusement indispensable la survenue de crises indiscutables. Or, le plus souvent, il n’y a pas eu de témoin à formation médicale et certaines crises de nature hystérique sont parfois de diagnostic difficile avec une authentique crise épileptique. L’imputabilité à un traumatisme nécessite qu’il y ait eu un traumatisme crânien d’une certaine importance, accompagné d’une perte de connaissance, et qu’il s’agisse d’une variété d’épilepsie pouvant avoir une origine traumatique. L’EEG est un élément de valeur, mais certaines épilepsies authentiques comportent un EEG normal. La majorité des épilepsies post-traumatiques se révèlent dans les trois ans qui suivent l’accident. Le taux d’AIPP ou de DFP ne peut s’évaluer qu’en tenant compte de multiples facteurs, aux premiers rangs desquels la fréquence des crises, l’importance du traitement anti-convulsivant, la psychologie du sujet et sa façon d’assumer sa nouvelle condition, en n’oubliant pas que certaines activités sont interdites aux épileptiques, l’âge enfin. En lui-même, un EEG plus ou moins anormal ne justifie pas l’attribution d’une AIPP
– Crises localisées
suivant la fréquence 5 à 20 % d’AIPP ou de DFP
– Crises généralisées
– 1 crise isolée et non suivie d’un traitement ne justifie pas d’AIPP
– 1 ou 2 crises annuelles, avec traitement régulier 15 à 20 % d’AIPP ou de DFP
– 1 ou 2 crises mensuelles permettant, sous certaines précautions, une activité normale 20 à 30 % d’AIPP ou de DFP
– Crises plus fréquentes obligeant à réduire ou modifier les activités habituelles 30 à 40 % d’AIPP ou de DFP
– Crises fréquentes interdisant une activité régulière 40 à 50 % d’AIPP ou de DFP
Un barème peut difficilement rendre compte de ces divers éléments et c’est à l’expert qu’il revient finalement, tenant compte de son expérience et des données acquises en ce domaine, de déterminer l’importance du dommage subi, tant sur le plan fonctionnel que social. Certains syndromes neurologiques post-traumatiques tels que l’hydrocéphalie à pression normale, les fistules ostéodurales (hydrorrhées), les syndromes parkinsoniens, ne peuvent faire l’objet d’une indication chiffrée dans le cadre d’un barème. Ils nécessitent toujours l’avis d’un spécialiste et le taux doit tenir compte de la gêne fonctionnelle.
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Névroses post-traumatiques
A base de réactions anxio-phobiques pouvant aller jusqu’à l’agoraphobie et parfois de réactions hystériques, elles réalisent souvent des formes masquées ou camouflées : réactions asthéno dépressives, algies polymorphes. Un traumatisme ne peut jamais, à lui seul, être responsable d’une structure ou personnalité hystérique. Si, après un accident, apparaissent des manifestations déficitaires telles qu’une paralysie, une cécité, dont la nature névrotique peut être affirmée, on ne peut considérer le traumatisme que comme ayant joué un rôle favorisant ou déclenchant de la manifestation hystérique, mais non comme responsable de la structure elle-même. Les symptômes spécifiques sont la labilité émotionnelle,le blocage des fonctions du « moi » (indifférence, inhibition de la libido) et les phénomènes répétitifs (ruminations mentales, cauchemars). L’organisation névrotique de la personnalité se révèle par une attitude ambigüe faite à la fois d’une dépendance à l’égard de l’entourage et d’une revendication. La note revendicatrice peut prendre le devant du tableau. L’évaluation de l’incapacité doit faire la part de l’état antérieur, apprécier le caractère permanent des troubles et tenir compte de leur retentissement sur la vie quotidienne de la victime, les taux pouvant varier habituellement entre 5 et 20 % d’AIPP ou de DFP. Le syndrome dépressif est relativement fréquent après un traumatisme. Il est le plus souvent résolutif après traitement.
Stress post-traumatique et traumatisme crânien
Article de Madame Anne Gometz
A travers une étude menée sur 1300 personnes victimes d’un traumatisme crânien, des chercheurs de l’INSERM ont montré que chez eux, le risque de développer un stress post traumatique était multiplié par 4.5. Le stress post traumatique est d’ailleurs très proche du syndrome post-commotionnel, lequel regroupe un ensemble de symptômes diffus, tels que des céphalées, des étourdissements, des vertiges… En effet, médecins et chercheurs insistent pour dire que le syndrome post-commotionnel ne serait qu’une partie du syndrome de stress post traumatique (PTSD). S’il est intéressant de prendre le temps de décrire ces syndromes, c’est surtout parce que leur identification revêt une importance capitale en matière d’indemnisation du préjudice subi lorsqu’il fait suite à un accident. Le stress post traumatique est souvent méconnu et sous-estimé. Mal invisible, il est un trouble anxieux caractérisé par des souvenirs répétitifs et persistants, des cauchemars liés à l’évènement traumatique, une hyper vigilance, un évitement de certaines situations ou objets, des troubles cognitifs (troubles de la concentration, troubles mnésiques) etc… Le PTSD est un syndrome particulièrement handicapant et invalidant. Les victimes qui en souffrent décrivent un état de stress permanent associé à une dépression et une difficulté à reprendre le cours de la vie habituel. Le mal-être est aussi non pris en compte par l’entourage, nous disent les victimes. Bien souvent autour d’eux, on les incite à « aller de l’avant », à « se secouer, se remettre en train », quand on ne les accuse pas tout simplement de simuler ou d’exagérer leur situation. Pourtant, il s’agit bien d’un mal réel qui impacte sérieusement le quotidien de celui qui en est victime Il devient impossible de retourner travailler malgré les efforts et les tentatives diverses. La personne peut développer une culpabilité à vivre cet état, car de manière régulière, celui-ci a des répercussions sur la vie familiale et les membres proches de la victime. C’est la raison pour laquelle, ce trouble doit être pris en charge précocement. Il se traite par la psychothérapie et la prescription de psychotropes.
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