Association Aide Victimes – Votre propre assureur n’est pas votre ami
Essentiel à retenir
Conflits d’intérêts entre assureurs : Les assureurs ont signé des conventions entre eux qui favorisent leurs intérêts, particulièrement dans l’indemnisation du préjudice corporel, où votre propre assureur peut devenir votre adversaire, soit directement en indemnisant à la place de l’adversaire, soit indirectement en utilisant le même réseau de médecins experts.
Découragement face à la défense externe : Il est courant que les assureurs découragent leurs clients de prendre un avocat externe, évoquant des coûts élevés et une potentielle incompétence, malgré l’obligation légale d’avoir un service de recours indépendant.
Experts d’assurance vs médecins de victimes : Les médecins experts nommés par les assureurs pour défendre les victimes sont souvent des experts d’assurance, ce qui n’est pas idéal pour une défense équitable des victimes.
Gestion des dommages matériels : Pour les dommages matériels, c’est généralement l’assureur de la victime qui réalise l’expertise et règle les dommages, ce qui peut mener à des conflits d’intérêt.
Recommandations pour les victimes : Si les enjeux sont importants, il est conseillé de contacter l’Association pour être mis en relation avec des professionnels indépendants respectant les chartes de l’Association. Il est important de choisir un médecin et un avocat qui défendent réellement les intérêts des victimes, et de ne pas se fier aveuglément aux conseils de son assureur.
Les assureurs ont signé entre eux des conventions qui arrangent leurs intérêts. C’est vrai dans beaucoup de domaines, mais plus particulièrement pour l’indemnisation du préjudice corporel. Le jeu de ces conventions fait que votre propre assureur, qui vous défend, devient selon les cas soit votre adversaire direct (c’est lui qui gère et paye son propre client à la place de l’adversaire), soit votre adversaire indirect (il utilise le même réseau de médecins experts d’assureurs que l’adversaire et n’a aucun intérêt à faire de l’inflation dans le chiffrage avec lui pour éviter qu’un jour celui-ci agisse de même). Il n’est pas rare, alors même que vous lui posiez la question d’éventuellement vous défendre autrement en prenant un avocat extérieur à lui, qu’il décourage son client en lui faisant peur (coût, incompétence, manque de rapidité, etc…). Il est à noter qu’en théorie, l’assureur est tenu par la loi de 1995 afin que ses recours soient gérés par un service indépendant de toute hiérarchie, mais c’est loin d’être la règle générale et même quand c’est respecté, nous constatons que ce n’est pas l’idéal, loin de là. Les médecins experts nommés pour défendre la victime sont régulièrement des médecins experts d’assurances. Au niveau des dommages matériels à votre véhicule, vous constaterez que c’est votre propre assureur qui expertise et règle les dommages. Si donc vous avez ressenti un malaise dans votre relation avec votre assureur, que vous n’avez pas le sentiment d’être défendu, votre intuition est normale !
Comment faire pour réagir à cette situation anormale ?
Si vous maintenez la défense de votre dossier dans les mains de votre assurance ( par choix , parce que le préjudice n’est pas trop important, parce que vous doutez encore de ce que nous vous disons ou pour toute autre raison ) , alors agissez avec bon sens : n’ayez pas une confiance aveugle dans tout ce qu’il vous dit tout simplement…Vérifiez à chaque fois ses informations ou ses conseils. Ne pas être naif c ‘est déjà bien ! Si vous souhaitez vous défendre autrement ( car les enjeux sont importants par exemple) alors contactez nous nous vous mettrons en relation si besoin avec des professionnels indépendants qui respectent les Chartes de l’Association.
Que retenir de cette situation ?
Au niveau des médecins il y a des médecins experts d’assureurs et des médecins experts de victimes. Il est évident qu’il est très préférable de prendre un médecin de victimes….Quand votre assureur missionne un médecin expert d ‘assureurs pour vous défendre face à l ‘ adversaire qui utilise lui aussi un médecin expert d’assureurs, quoique puisse vous dire votre assureur, c’ est le bon sens de comprendre que ce n’est pas une bonne solution. Au niveau des avocats il y a des avocats qui travaillent pour les victimes des assureurs. Il est évident que vous n’êtes donc pas son client direct. Il y a peu de chance en plus qu’ils aient les réflexes des avocats de victimes indépendants. Si vous prenez un avocat de victimes ne vous inquiétez pas inutilement de son coût en terme d ‘honoraires car il y a des solutions et en bout de course forcement que vous serez gagnant si vous l’avez pris alors qu’il pouvait vous apporter une plus value. Sans compter que dans votre contrat il y a souvent une garantie qui permet une prise en charge totale ou en partie de ses honoraires….
Bonne visite à tous et bonne lecture sur le chemin de l'indemnisation...
et n'hésitez pas à poser vos questions dans la rubrique prévue à cet effet si besoin !
Exemples de questions de victimes sur ces petits arrangements
Indemnisation
J’ai été victime d’un accident de la circulation. l’assurance du responsable de l’accident m’a fait une proposition d’indemnisation, à laquelle j’ai répondu en demandant qu’elle soit ré évaluée (en fonction notamment des éléments du fichier AGIRA). L’assurance refuse de me répondre directement, et me demande de faire intervenir mon assurance pour qu’elle exerce mon recours. Est-ce normal ? Pourquoi je ne peux pas directement traiter avec l’assurance adverse ? Les assurances ne vont elles pas “s’arranger” entres elles ?
Mon avis
Prenant connaissance des éléments de base (% AIPP), et des conclusions de l’expertise que j’ai faite faire à mes frais, l’avocat m’a déconseillé d’aller au tribunal ; en cela je n’ai pas été surprise, je pensais la même chose. Je croyais qu’un avocat pouvait négocier directement avec les assurances, mais j’ai eu une réponse négative. La seule possibilité qui me reste est effectivement l’arbitrage suggéré par les assurances. Ce qui m’empêchera d’aller au tribunal, mais je n’en avais pas l’intention. Pour cet arbitrage, l’avocat m’a conseillé de traiter avec le médecin expert que j’avais vu . Ce médecin m’a expliqué comment se passera l’arbitrage. Dans l’immédiat, le médecin m’a dit de refuser la liste des 3 experts judiciaires proposés par les assurances, et m’a fourni une autre liste de 3 experts, que j’ai envoyée aux assurances. A suivre. Mon parcours depuis mon accident a induit des questions d’ordre général sur la façon dont les victimes sont traitées en France. Depuis l’expertise contradictoire avec les 2 assurances, j’ai compris à quel point cette première expertise est essentielle. Il aurait fallu que j’y sois assistée. Comment se fait-il que les victimes ne soient pas informées de leurs droits avant d’aller en expertise ? Je ne suis pas naîve et comprends bien évidemment qu’il n’est pas de l’intérêt des assurances de le faire. Mais pourquoi n’y sont-elles pas obligées ? Ou à défaut, les hôpitaux ou la sécurité sociale. Quand l’accident survient, les projets s’arrêtent et on pense au jour le jour : se soigner, essayer de vivre au mieux dans des conditions difficiles. On ne pense pas à l’après. Et on fait confiance : médecins, infirmiers et kinés, assurances, experts, avocats … L’agneau au milieu des loups ! J’ai connu votre site trop tard. En cherchant sur Internet, il n’est pas simple de trouver un organisme qui informe aussi complètement que vous le faites. Et il faut faire le tri parmi toutes les propositions d’une aide qui s’avère à rémunérer. Sans parler des avocats dont le conseil est payant (je suis passée par cette case au tout début, pour un apport nul). J’ai passé 3 expertises. J’ai été ahurie de voir comment cela se déroule. La victime a finalement peu le temps de s’exprimer. Il faut rentrer dans une case médicale, déterminée quasiment par avance, et tout le reste est subjectif (par exemple, personne n’est venu chez moi pour constater mes difficultés en fauteuil roulant dans un appartement non accessible, mais avec un ascenseur, donc supposé l’être). On a finalement peu de recours, et le sentiment d’un “marché” de l’expertise. Tout un système vit grassement de la misère des autres, en concertation avec les assurances pour certains (la plupart ?). Suivant les conseils de la psychologue que j’ai consultée en EMDR, je vais très probablement écrire un jour ce que j’ai vécu, lorsque j’en aurai fini avec l’indemnisation. Ceci pour clore le chapitre de mon accident, juste un bobo qui m’aura bouffé 4 ans de ma vie. Si je me décide à le faire, seriez-vous intéressés pour en avoir une copie ?