Qu’est-ce que le préjudice d’anxiété ?




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❓ FAQ — Qu’est-ce que le préjudice d’anxiété ?

1. Qu’est-ce que le préjudice d’anxiété ?
Le préjudice d’anxiété désigne la souffrance morale d’une personne exposée à un risque grave pour sa santé ou sa vie, qui vit dans la crainte permanente de développer une maladie ou d’en subir les conséquences.

2. Dans quels cas le préjudice d’anxiété peut-il être reconnu ?
Ce préjudice est reconnu notamment :

  • chez les travailleurs exposés à l’amiante ;
  • chez les victimes d’accidents médicaux ayant développé une peur durable pour leur santé ;
  • ou chez les victimes d’agression présentant un trouble anxieux post-traumatique.

3. Quelle est la différence entre préjudice d’anxiété et préjudice moral ?
Le préjudice moral correspond à une douleur liée à un fait déjà survenu (souffrance, décès, atteinte).
Le préjudice d’anxiété, lui, résulte de la crainte d’un dommage futur ou de la peur constante de l’aggravation d’un état de santé.

4. Le préjudice d’anxiété peut-il concerner les victimes d’erreur médicale ?
Oui.
Il peut être reconnu lorsqu’une victime vit avec la peur durable de complications après une intervention chirurgicale ou une erreur de diagnostic ayant mis sa vie en danger.

5. Quels éléments doivent être prouvés pour obtenir réparation ?
La victime doit démontrer :

  • l’exposition à un risque grave ;
  • la persistance d’une peur ou d’une angoisse durable ;
  • et un retentissement psychologique réel, confirmé par un certificat médical ou psychologique.

6. Comment le préjudice d’anxiété est-il évalué ?
Il est évalué selon :

  • la durée de l’anxiété ;
  • son intensité (angoisse quotidienne, troubles du sommeil, isolement) ;
  • et son impact sur la vie personnelle ou professionnelle.

Un expert psychiatre peut être sollicité pour apprécier ce préjudice.

7. Le préjudice d’anxiété est-il indemnisé automatiquement ?
Non.
L’indemnisation dépend de la preuve du lien entre la situation vécue et la peur ressentie.
Chaque cas est étudié individuellement par le juge ou l’organisme d’indemnisation (tribunal, CCI, ONIAM…).

8. Peut-il se cumuler avec d’autres préjudices ?
Oui.
Le préjudice d’anxiété peut s’ajouter au préjudice moral, au déficit fonctionnel ou encore aux souffrances endurées.
Chaque poste est évalué séparément selon la nomenclature Dintilhac.

9. Quel montant peut être accordé pour un préjudice d’anxiété ?
Le montant varie selon la gravité de l’angoisse et la durée du trouble :
de 1 000 € à 30 000 € en moyenne, voire davantage en cas de peur permanente ou de diagnostic grave.

10. Quel est le rôle de l’AIVF pour les victimes d’un préjudice d’anxiété ?
L’Association AIVF aide les victimes à :

  • faire reconnaître leur préjudice psychologique ;
  • constituer un dossier d’indemnisation solide avec certificats médicaux ;
  • et, si nécessaire, orienter vers un avocat ou un médecin expert spécialisé en réparation du dommage corporel.

Essentiel : Le préjudice d’anxiété répare la peur constante de développer une maladie ou d’en subir les conséquences.
L’AIVF accompagne les victimes pour obtenir une reconnaissance juridique et médicale de ce préjudice spécifique.

FAQ rédigée par l’Association AIVF — Aide à l’Indemnisation des Victimes de France, organisme d’information et d’orientation des victimes d’accidents, d’expositions à risques et d’erreurs médicales.



Le préjudice d’anxiété est un préjudice moral spécifique reconnu par la jurisprudence française. Il s’agit de réparer l’angoisse permanente, rationnelle, et documentée ressentie par une personne exposée à un danger menaçant sa santé ou sa vie future.

Initialement reconnu pour les anciens salariés exposés à l’amiante, il est désormais admis dans d’autres contextes : victimes d’attentats, personnel hospitalier confronté à un risque vital, riverains exposés à des produits chimiques, ou encore victimes de scandales sanitaires.

🧠 Caractéristiques :

  • Durable : l’anxiété doit s’inscrire dans le temps
  • Personnelle : elle doit être vécue réellement et prouvée (certificat médical, suivi psy…)
  • Indépendante : elle peut être reconnue même sans pathologie déclarée

📄 Comment l’obtenir ?

Le préjudice d’anxiété peut être réclamé dans une procédure civile ou administrative. Il nécessite des preuves médicales (certificats, traitements), et parfois des témoignages ou expertises psychiatriques.

⚖️ Jurisprudence récente :

  • Amiante : salariés exposés indemnisés sans être malades
  • Chlordecone ou glyphosate : cas en cours devant les juridictions
  • COVID-19 : agents hospitaliers ou aides à domicile peuvent invoquer un préjudice d’anxiété si le lien est établi

La reconnaissance est encore évolutive selon les tribunaux, mais de plus en plus de décisions ouvrent la voie à une indemnisation de ce préjudice invisible, mais bien réel.

⚖️ Jurisprudence — Préjudice d’anxiété

Reconnaissance du préjudice d’anxiété
Cass. soc., 11 mai 2010, n° 09-42.241
Cour de cassation, chambre sociale

La Cour de cassation reconnaît pour la première fois un préjudice d’anxiété au profit des salariés exposés à l’amiante, en raison de l’angoisse permanente de développer une maladie grave.
Ce préjudice est indemnisable indépendamment de toute pathologie déclarée.

Extension hors amiante
Cass. soc., 5 avr. 2019, n° 18-17.442
Cour de cassation, chambre sociale

La reconnaissance du préjudice d’anxiété est étendue à tout salarié justifiant d’une exposition fautive à une substance ou situation générant un risque grave pour la santé (produits toxiques, radiations, etc.), même hors du régime spécifique amiante.

Faute de l’employeur – obligation de sécurité
Cass. soc., 3 mars 2015, n° 13-26.175
Cour de cassation, chambre sociale

L’exposition à un risque pathogène engage la responsabilité de l’employeur pour manquement à son obligation de sécurité de résultat.
La victime peut obtenir réparation du préjudice d’anxiété, même sans reconnaissance de maladie professionnelle.

Caractère personnel du préjudice
Cass. soc., 8 juill. 2020, n° 18-23.932
Cour de cassation, chambre sociale

Le préjudice d’anxiété présente un caractère personnel.
Son indemnisation suppose la preuve par le salarié de l’existence d’un préjudice moral distinct résultant de la connaissance du risque encouru et de l’inquiétude constante pour sa santé future.

Évaluation et réparation
Cass. soc., 15 déc. 2021, n° 20-14.865
Cour de cassation, chambre sociale

Le montant de l’indemnisation du préjudice d’anxiété relève de l’appréciation souveraine des juges du fond.
Il varie selon la gravité du risque, la durée d’exposition, le degré d’inquiétude et les conséquences psychologiques subies par la victime.